Article par Maxime Bobba-Gaudreau

Au réveil, le soleil était de nouveau de la partie. Il tombait à pic, car après ces quelques jours de traversées rythmées par un ciel couvert et un froid mordant, nous nous apprêtions à passer la journée entière dans le Havre Colombier, véritable oasis de paix contrastant avec les vents forts qui faisaient rage au large. Tandis que des pointes de vent Sud-Ouest filaient sur le fleuve Saint-Laurent à une allure de 45 nœuds, soulevant au passage des vagues de 2 mètres, l’air du sud réchauffait le havre.

Être ancré toute la journée nous a permis de profiter de quelques périodes de repos interrompues par des activités organisées par l’équipage : la révision du programme de voile « moussaillon », le topo météo partie 2 de l’officier Peter et un exercice de communication par radio.

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Le topo abordait les fronts chauds et les fronts froids ainsi que la formation des nuages. Malgré les connaissances de Peter, il était incapable d’expliquer scientifiquement les conditions météorologiques que nous vivions actuellement. Il s’entendait avec la capitaine pour l’attribuer aux changements climatiques.

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Vers 20:00 le vent s’est calmé. Juste avant de lever l’ancre pour entamer la dernière traversée (et la première de nuit), les plus courageux (Ariane, Félix, Gaëlle, Maude, Olivier et moi-même) se sont frottés aux eaux glaciales du fleuve (4°C !). Autant dire que la baignade n’a pas duré 10 secondes…

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Cette dernière traversée a été transportée par un magnifique coucher de soleil et par un sublime ciel étoilé. Tandis que nous nous approchions de Rimouski, bercé par la houle, un vent favorable s’est levé. Nous avons éteint le moteur pour hisser la trinquette et profiter un instant du silence. C’est à ce moment précis, dans la nuit du 11 au 12 juin 2017 qu’un Plongeon huard s’est décidé à lancer un envoûtant cri.

Tout le long du voyage, ce sont des petits cadeaux de la nature comme celui-ci qui ont donné un caractère féérique à notre aventure. Même l’équipage qui ne relâche habituellement jamais son attention prit le temps de contempler ce moment. Dans une nuit comme celle-ci, on a tout à gagner à éteindre son moteur et du même coup réduire son empreinte en carbone!