Article de Félix Lupien

Pour commencer cette journée du 9 juin, on nous annonçait une météo parsemée de vents violents et de vagues tonnitruantes, ce qui faisait planer une ombre de mauvais pressentiment sur ce jour. Notre itinéraire journalier comprenait la plus longue distance de tout le voyage, c’est-à-dire de la Baie de la Trinité jusqu’à la Baie des Outardes, soit 104 kilomètres. Avec les augures de mauvais temps, un long trajet semblait annoncer l’enfer sur mer.

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Heureusement, rien de ce qui a été prédit eut lieu. Peu de vent et de vagues ont frappé notre chemin, seul un tapis de nuages couvrait le ciel pour nuire au début de journée. Bruno et Alexis ont commencé les leçons du jour en nous enseignant les différents nœuds utilisés dans la navigation, tels que le nœud de cabestan ou encore les surliures.
Peter nous attendait dehors pour une leçon sur la météorologie quand il commenca à pleuvoir. Nous sommes rentrés à l’intérieur pour continuer la leçon.

Son explication portait sur la naissance des vents. Notre planète est réchauffée par le soleil, qui chauffe l’air dans les zones les plus touchées par ses rayons. Résultat : l’air chaud monte et cela résulte en une baisse de pression, car il est plus léger. Lorsque l’air atteint une certaine hauteur, il se refroidit et retombe, résultant en une zone de haute pression. La rotation de la Terre fait varier ces zones et cela donne naissance à différents points géographiques où la pression est toujours haute ou toujours basse. Les vents tournent autour de ces zones dans des sens différents, selon la pression. Une des zones de haute pression dans l’hémisphère nord est située autour des Açores, des îles au large de l’Afrique du Nord. À ce point, le vent tourne dans le sens horaire, et cela explique grandement l’emplacement des grandes explorations du 16ème siècle.

La zone de haute pression des Açores ne permet nullement de traverser l’Atlantique en ligne droite à partir de la France jusqu’aux États-Unis, car le vent fait face aux bateaux durant le voyage, donc il est beaucoup plus facile d’atteindre l’Amérique en descendant vers l’Afrique et en tournant pour traverser l’océan une fois les Açores dépassées. Les vents seront donc favorables et les Caraïbes sont la première destination atteinte, expliquant pourquoi ils ont été colonisés en premier.

Après cette leçon , là capitaine Ariane et Bruno ont présenté la différence entre le cap vrai, le cap magnétique et le cap compas.

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Cette longue journée de navigation et les leçons ont montré le trésor de savoirs permettant de naviguer sur le Fleuve Saint-Laurent.