Article par Olivier Beaudreault

traverser_l_oceanBenoît Villeneuve est professeur de physique au Cégep Édouard-Monpetit. Il possède un doctorat en astrophysique et est auteur du livre : « Traverser l’océan à la voile ».  Il a lui-même traversé l’océan à la voile à plusieurs reprises. Il a aussi participé à l’organisation du voyage de Mylène Paquette, qui consistait à traverser l’océan Atlantique à la rame. Il nous a présenté les principes élémentaires de la physique de la navigation, car nous allons devoir nous-mêmes utiliser ses principes pour guider le voilier durant le stage.

Un aspect qu’il faut immanquablement prendre en compte pour la réalisation d’un voyage en voilier est le vent. Ce dernier vient des rayons du soleil qui, selon l’angle avec lequel ils parviennent à la terre, créent des différences d’apport énergétique au travers du globe. Un apport d’énergie solaire évalue la quantité d’énergie solaire que reçoit une certaine zone. Plus l’angle entre les rayons du soleil et la zone à évaluer est grand, plus l’apport énergétique diminue. Les différences d’apport énergétique viennent du fait que les rayons arrivent perpendiculairement à l’équateur et avec des angles différents partout sur le reste du globe, à cause de la forme ovoïde de la Terre. C’est pour cette raison que l’air est plus chaud autour de l’équateur qu’au Sud ou au Nord.

Comme l’air chaud est plus léger que l’air froid, il y a formation de zones de haute pression atmosphérique aux pôles et de basse pression atmosphérique à l’équateur. La pression atmosphérique est une mesure du poids de l’air au-dessus d’une zone donnée. L’air à la haute pression veut combler la basse pression et c’est ce qui fait le vent. Monsieur Villeneuve nous a donné l’exemple d’un ballon : en soufflant dans un ballon, on augmente la pression dans celui-ci et quand on relâche le bout du ballon, l’air contenu à l’intérieur va vers l’extérieur, car la pression à l’intérieur est plus grande qu’à l’extérieur.

Toutefois, pour le vent il faut aussi prendre en compte la rotation de la Terre. Étant donné que la Terre n’est pas un cylindre, la vitesse à laquelle se déplacent les particules à l’équateur est la plus grande. Plus on s’approche des pôles et plus cette vitesse diminue, car la distance à parcourir est plus petite, mais cela prend autant de temps à parcourir qu’à l’équateur. Cela a comme conséquence que les vents venant du sud et du nord qui vont vers l’équateur tournent vers l’ouest. En conclusion, la physique des vents est le plus important phénomène à prendre en compte dans un voyage sur un bateau à voile, mais ce n’est certes pas le plus facile à comprendre.