Article par Jean-Pascal Larin

Au lendemain de notre magnifique traversée de nuit entre Havre Colombier et Rimouski, une dernière découverte nous attendait aux abords du majestueux fleuve St-Laurent: le parc national du Bic. C’est par voie terrestre que nous avons découvert ce joyau naturel régional en compagnie de deux professeurs de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), l’anthropologue Geneviève Brisson et la sociologue Nathalie Lewis toutes deux spécialistes des questions environnementales. Avant de partir sur les sentiers du parc qui longent des rives et des baies splendides, les deux professeurs de l’UQAR nous ont expliqué l’origine et la place qu’occupe aujourd’hui ce joyau naturel qu’est le parc du Bic pour la grande région de Rimouski.

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Le parc national du Bic est né dans le contexte économique difficile des années 1960. Les autorités politiques planifiaient alors de fermer plusieurs villages dans la région afin de concentrer les ressources vers les centres urbains comme Rimouski. Face à cette perspective, la population locale s’est mobilisée et s’est mise à la recherche de solutions pour relancer l’économie locale. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un parc naturel. La beauté du site permettra en effet d’attirer de nombreux touristes durant la période estivale et de contribuer de façon directe et indirecte à la vitalité économique de la région. Nous avons été à même de profiter des formidables paysages qu’offre le parc lors d’une randonnée.

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Malheureusement, la création de ce parc n’a pas eu que des retombées positives. D’abord, le gouvernement a procédé à l’expropriation de maisons et terres agricoles conduisant aux déplacement et déracinement des habitants des lieux. D’ailleurs, ils sont nombreux à éprouver encore de la rancune. Ensuite, le parc a certes créé des emplois, mais ceux-ci sont surtout saisonniers. Le parc ne contribue donc pas à dynamiser l’économie régionale en dehors de la période estivale. Enfin, l’attrait touristique du Parc s’est traduit par une hausse du prix des maisons et des taxes foncières dans la région, inutile de dire que cette hausse du coût de la vie n’a pas aidé les résidents locaux à faible revenu.

Cette conférence dans le parc même a permis encore une fois de poser le problème du développement durable à savoir comment concilier la protection de l’environnement, les activités économiques et l’équité sociale. Tel est le grand défi auquel sont confrontées toutes les communautés riveraines du fleuve St-Laurent comme nous l’avons étudié tout au long de la session et comme nous l’ont rappelé les deux chercheurs de l’UQAR en guise de conclusion de cet inoubliable stage Défi-Environnement.