Article par Gaëlle Berger-Vaugier

Photo des conférencières

Photo des conférencières

La conférence L’équité de l’eau… à toutes les échelles! fut donnée à la bibliothèque du Cégep Édouard-Montpetit le 8 mars par l’anthropologue Geneviève Brisson et la sociologue Nathalie Lewis, toutes deux professeures à l’Université du Québec à Rimouski et spécialistes de l’environnement au Département du développement social, régional et territorial.

Qu’est-ce que l’eau ?

Elles ont débuté la conférence est soulignant l’importance d’aborder de façon multidisciplinaire les enjeux touchant au concept complexe de l’eau dans le but d’en avoir une compréhension complète.

 

Les conférencières ont ensuite expliqué que, pour un même projet, l’eau peut être perçue par un acteur comme un objet de consommation et une ressource permettant la production industrielle (donc un bien d’utilité) alors que, pour un autre groupe, c’est une ressource à protéger car elle abrite des écosystèmes essentiels à son environnement.

Cycle naturel de l'eau Source: Wikimedia Commons

Cycle naturel de l’eau
Source: Wikimedia Commons

Pour bien comprendre les différentes problématiques, il est primordial de comprendre les trois caractéristiques propres à l’eau soit le cycle hydrologique, le principe d’autoépuration et la variation en quantité (débit). Il ne faut jamais perdre de vue que cette ressource, bien que renouvelable, est limitée en quantité. L’aspect de temporalité est au cœur des enjeux reliés à l’or bleu : alors qu’un marais prendra 5 ans à se renouveler, il en faudra 1400 ans à une eau souterraine.

Les conférencières ont ensuite présenté un historique de la question de l’eau en faisant état des questionnements concrets qui sont apparus dans l’espace public. Elles ont expliqué que l’évolution des représentations de l’eau dans le temps. En 1972, le rapport Meadows The Limits To Growth, commandé par le Club de Rome, souligne les premières préoccupations officielles sur la question de l’eau et soulève l’importance de la conscientisation des enjeux liés à l’eau. Cinq en plus tard, en Argentine, la 1ere conférence de l’ONU sur l’eau, la Conférence de Mar del Plata, marque les premiers pas d’une politique globale d’action sur l’eau. Symboliquement on dit que l’eau est un bien commun dont on doit faire attention et non un bien marchand.  On note cependant un changement de ton avec la Conférence de Dublin en 1992 : l’eau est reconnu non plus comme bien commun, mais comme un bien marchand ayant une valeur économique dont on souligne le rôle vital dans les sociétés ainsi que sa fragilité.

Pour les conférencières, il est clair que l’eau est un élément central pour comprendre les liens étroits existant entre problèmes environnementaux et sociaux. Comme elles le disaient si bien, « il faut penser l’eau en lien avec la nature et la société ensembles ».